à propos / about my work

à propos/ about my work

Ma pratique témoigne de nos états, de nos passages, de succession de nos temporalités. C’est une recherche à faire exister sa langue singulière, en exil de la langue maternelle. Il existe un temps de collecte -d’objets, d’écrits, d’images- un temps de décantation, puis lentement, une remise en lumière. Réouvrir les paroles oubliées, engager de nouveaux dialogues. Comment révéler les évènements passés? Comment inscrire au plus juste le travail de mémoire? La fragmentation de matière collectée sert à un phénomène du domaine du sensible, un phénomène susceptible d’infinies variations. J’évoque la résistance des corps, celle au-delà de nos corps. Un être disparu que l’on retrouve dans les mots, les images ou les gestes témoins de son passage. Mes pièces sont des appels, puis des disparitions au compte-goutte, ralenties. C’est un rappel des voix, un rappel des histoires survivantes creusées par les mots dans les fêlures du silence. Je m’immisce dans les écrits et les creux des auteurs qui me précèdent. Observer au loin et se rapprocher lentement des évènements qui subsistent, en revenir au seuil. Un espace du possible qui évoque la non-figure et élime de nouveaux dialogues entre les pratiques inscrites de société, les évènements qui nous marquent et ce qu’il nous reste. Des gestes minutieux, répétés, presque artisanaux prennent corps au-delà des écrits, installations, sculptures, et traduisent d’une lenteur posée. 

 

My work is a testimony of our condition, of our approach, about the sequence of our temporalities. An endless poursuit to perpetuate our singularity, yet to still rely on traditional roots. Through this path, there is a time for recollection -of items, writings and pictures-, a time for settling, before slowly, bring it back to light. To hear again unsung stories, to push discussions further.

What is left beyond our bodies ? How to get (back) to the ways, at the threshold of our crossings ? By putting together isolated fragments, renewing the language weave lies where each entity finds its singularity. Nearly artisanal, repeated gestures take shape beyond writings, showings, sculptures, and transpose a soft slowness.